Gaston Planté

Made in Cnam

Préparateur en physique (1854-1860)

Gaston Planté au Cnam vu par C215

Né à Orthez en 1834, Raymond Louis Gaston Planté arrive à Paris en 1841, suivant un père qui, renonçant au confort garanti par la renommée familiale dans le Béarn, souhaitait offrir à ses trois fils de réelles opportunités. Grand bien lui en prit car Léopold, le plus âgé, sera un brillant avocat, Francis, le plus jeune, un pianiste virtuose, et Gaston, un homme de science exceptionnel. Dès sa vingtième année, il assiste Edmond Becquerel au Conservatoire. Amateur de paléontologie, il découvre à 21 ans les restes fossilisés d’un oiseau préhistorique inconnu qui, présenté à l’Académie des sciences, reçoit le nom de Gastornis parisiensis.

Mais cette découverte, pourtant remarquable, est éclipsée par l’invention, en 1859, du premier accumulateur électrique. Gaston Planté, âgé seulement de 25 ans, réfutait ainsi les traits de caractère que son patronyme pouvait laisser supposer.
 

Passionné par l’électricité, il encombre son appartement-laboratoire de la rue de la Cerisaie d’énormes batteries alimentant des électrodes géantes. Étudiant les effets électriques de haute tension, il développe la machine rhéostatique qui lui permet d’atteindre les 100 000 volts, pour reproduire des aurores boréales ou créer de la foudre globulaire, phénomène encore mal connu aujourd’hui.

Modeste et désintéressé, les concepts de réseaux et de connexions ’évoqueront pour lui rien qui ne soit lié à l’électricité. Jamais il ne briguera de poste officiel, et il refusera même de protéger son accumulateur par un brevet. À sa mort en 1889, il lègue une partie de sa fortune à la Société de secours des amis des sciences et une rente annuelle à l’Académie des sciences, qu’il n’a jamais souhaité intégrer. Aux académiciens qui l’encourageaient à y présenter sa candidature, il répondait: «Vous me faites beaucoup d’honneur et je vous en remercie infiniment, mais je perdrais bien du temps à solliciter les voix des membres de l’Institut ; je rentre plutôt dans mon laboratoire».


Matthieu Huvelin