Forum des industries culturelles & créatives

Création Africa

7 octobre 2023

Cnam : 292 rue Saint-Martin, Paris 3e

amphi. Abbé-Grégoire


Le 7 octobre, Création Africa, le 1er Forum des industries culturelles et créatives (ICC) dédié à la production et à la circulation de la création artistique émergente africaine, se déploie au Cnam. Au programme : journée d’échanges et de débats portant sur les grands enjeux relatifs à la croissance et à la structuration du secteur des industries culturelles et créatives sur le continent africain.

PROGRAMME

11h-12h30 : Conférence transversale #1 – Place de l’auteur : quels droits et quelles libertés pour la création culturelle et créative ?

En pleine expansion sur le continent africain, les ICC représentent un secteur au fort potentiel de croissance, tant en termes de revenus que de création d’emplois. Leur déploiement recouvre toutefois des réalités très différentes selon les pays et se heurte à des freins relatifs à la structuration du secteur, tout comme à la construction de cadres juridiques et de mesures fiscales favorables à la consolidation du statut des artistes.

Les importantes révisions des lois sur le droit d'auteur dans de nombreux pays au cours des dernières années ont rendu prégnant le rôle décisif de l'encadrement institutionnel quant aux modalités de valorisation des productions des industries culturelles. Néanmoins, certains professionnels appellent à la préservation de la singularité de la création culturelle et artistique, qui révèle parfois l’inopportunité de créer un statut juridique particulier, mais implique uniquement de faire des aménagements aux règles classiques du droit d’auteur. Longtemps confiné à un domaine de juristes spécialisés, le droit d'auteur est ainsi progressivement devenu un objet d’étude pour de nombreux chercheurs et experts de diverses disciplines s'intéressant aux activités relatives aux biens culturels industrialisés (création, production, diffusion, consommation).

Quels sont les défis communs et/ou spécifiques à la structuration du secteur des ICC ? Quelles politiques adaptées et singulières mettre en œuvre, notamment, pour mieux reconnaître et protéger le statut et les droits des auteurs ? Un cadre juridique est-il toujours souhaitable, ou de nature à contraindre la liberté de création des ICC ?

Keynote d’introduction : Zainab FASIKI, bédéiste et illustratrice féministe marocaine

Panélistes :

  • Lucie MARINIER, titulaire de la chaire ingénierie de la culture et de la création au Cnam
  • Laure BLÉDOU, directrice éditoriale et rédactrice en chef, Planète J’aime Lire
  • Ahmed Amine AZOUZI, consultant ICC et directeur général du média qlm 
  • Habib ACHOUR, directeur du développement international de la SACEM

Modération: Sébastien THEME, producteur chez France Culture.


14h-15h30 : Conférence transversale #2 – Explorer le potentiel créatif et inclusif de l’IA

Les ICC sont à l’avant-garde de l’intelligence artificielle : grâce à l'IA, les artistes peuvent accroître leurs possibilités créatives et les industries culturelles et créatives gagner en productivité. Technologie encore mystérieuse aux yeux du grand public, l’IA ouvre des potentialités créatives infinies. Selon la société d'analyse GlobalData, le marché mondial de l’IA devrait atteindre un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 21,4 %, passant de 81,3 milliards de dollars en 2022 à 383,3 milliards de dollars en 2030.

Alors que s’offrent de nouveaux horizons pour les artistes, galeries et collectionneurs, le développement de l’usage de l’IA dans la création d'œuvres soulève cependant des questions d’ordre social, environnemental, mais aussi en matière de régulations publiques. Le développement exponentiel de l’IA dans de multiples domaines pose l’éthique de cette technologie comme l’un des enjeux cruciaux pour l’avenir de nos sociétés contemporaines.

Quelles opportunités ouvrent le développement de l’IA pour les ICC en Afrique ? Comment accompagner leur expansion et la mise en place d’un cadre réglementaire adapté ? L’IA est-elle vraiment créative et transformationnelle ? De par l’importance croissante des pratiques et la structuration des modèles, les développements de l’IA peuvent-ils être facteurs d’inclusion sociale ? Comment tendre vers une parité Femmes-Hommes dans ses représentations ? Comment façonner la créativité d’une IA plus éthique et plus inclusive ?

Keynote d’introduction : Amélie EBONGUÉ, spécialiste des technologies émergentes et experte en stratégie de contenus sur les réseaux sociaux.

Panélistes :

  • Ndiaye DIA, ingénieur polytechnicien, fondateur de l'Institut des algorithmes du Sénégal
  • Paulin MELATAGIA, responsable de l'équipe de recherche Sciences de données et IA au département d'informatique de l'Université de Yaoundé
  • Axel BUENDIA, professeur du Cnam diplômé d’un doctorat en IA, titulaire de la chaire Médias interactifs numériques et directeur du Cnam-Enjmin
  • Elise Farge Di Maria, Product Manager chez Docent

Modération : Apolline GUILLOT, journaliste (Philonomist), normalienne, agrégée de philosophie, diplômée d’HEC, elle s’intéresse aux questions liées à la technique et à l’innovation. Elle réfléchit aux transformations du monde du travail à l’heure de l’IA.


16h -17h30 : Conférence transversale #3 – Identités plurielles et création culturelle : transmettre les histoires et les cultures d’Afrique

Richesse pour l’avenir de nos deux continents, la diaspora africaine s’inscrit dans un réseau économique, social et culturel dont la mobilisation apparait aujourd’hui comme un levier essentiel pour relever les défis contemporains d’un monde en crise et affronter les risques de « l’entre-soi ». Médiatrice entre territoire de vie et territoire d’origine, l’expérience diasporique, et l’identité relationnelle qui la porte, constitue l’une des clés de la réinvention d’un développement fondé sur la solidarité.

Comment les industries culturelles et créatives peuvent-elle s’emparer des sujets de société en Afrique et donner à voir la réalité, les histoires et les cultures - métissées et plurielles - des pays africains et des diasporas ? Quels sont les enjeux de transmission des histoires des pays africains et de leurs cultures ? Comment favoriser l’innovation et la création en commun pour notre futur ?

Keynote d’introduction : Maboula SOUMAHORO, maîtresse de conférences en civilisation du monde anglophone à l'université de Tours, son champ de recherche s’intéresse aux « French diaspora studies ».

Panélistes :

  • Zahia RAHMANI, écrivaine, conseillère scientifique à l’Institut national d’histoire de l’art (INHA)
  • Mkuki BGOYA, éditeur et directeur artistique chez Mkuki Na Nyota
  • Binkady-Emmanuel HIÉ, co-auteur du manifeste : De la question raciale à l'Opéra de Paris, et de l’ouvrage : Visibles ! Figures noires de l’histoire de France (éditions Stock, à paraître le 18 octobre).

Modération : Salah-Eddine GAKOU, journaliste présentateur (Africa Radio, TV5 Monde).