Anne-Isabelle François
Maîtresse de conférences de littérature comparée, Université Paris 3
«Mon père nous faisait la lecture tous les soirs, j'ai aimé la littérature avant de savoir lire. Dès que j'ai su, c'est devenu mon activité préférée. A mon retour d'Allemagne où j'avais passé une enfance extrêmement heureuse, la littérature a même été un refuge qui m'a aidé à apprivoiser un nouveau contexte de vie. Initialement, je pensais devenir sociologue. C'est la rencontre en classe préparatoire d'un professeur absolument lumineux dans ses explications de la littérature -et surtout sa capacité à faire de la littérature un ressort personnel-, qui m'a décidé à en faire mon métier, et donc à faire une thèse de littérature comparée dans un contexte franco-allemand. L'envie d'être enseignante était très ancienne, elle allait de pair avec celle d'être en prise sur les questions d'actualité et d'avoir un public jeune à éveiller. Je crois très fortement en la fonction sociale et humaine de l'enseignant qui apporte des outils pour se construire.
Les études de genre sont un vaste champ de recherche. Je m'intéresse à la manière dont les objets culturels -la littérature notamment-, font l'objet d'un travail de construction et de déconstruction de préjugés et de clichés en ce qui concerne les identités considérées comme masculine ou féminine. Ces objets culturels offrent des espaces de liberté qui permettent des re-configurations identitaires. Je travaille beaucoup sur la littérature de fantasy -Tolkien et consorts. Le statut culte et l'aspect fan de ces œuvres ont comme conséquences que les lecteurs s'approprient ce monde pour recréer leurs propres fictions -en quantité invraisemblable sur Internet. Avec mes étudiants, j'analyse l'importance de la prise de conscience du fait que les identités ne sont pas des données ni des essences. Elles sont tributaires de constructions. Il y a des agendas idéologiques et politiques, quels qu'ils soient, derrière ces constructions.»
«Mon père nous faisait la lecture tous les soirs, j'ai aimé la littérature avant de savoir lire. Dès que j'ai su, c'est devenu mon activité préférée. A mon retour d'Allemagne où j'avais passé une enfance extrêmement heureuse, la littérature a même été un refuge qui m'a aidé à apprivoiser un nouveau contexte de vie. Initialement, je pensais devenir sociologue. C'est la rencontre en classe préparatoire d'un professeur absolument lumineux dans ses explications de la littérature -et surtout sa capacité à faire de la littérature un ressort personnel-, qui m'a décidé à en faire mon métier, et donc à faire une thèse de littérature comparée dans un contexte franco-allemand. L'envie d'être enseignante était très ancienne, elle allait de pair avec celle d'être en prise sur les questions d'actualité et d'avoir un public jeune à éveiller. Je crois très fortement en la fonction sociale et humaine de l'enseignant qui apporte des outils pour se construire.
Les études de genre sont un vaste champ de recherche. Je m'intéresse à la manière dont les objets culturels -la littérature notamment-, font l'objet d'un travail de construction et de déconstruction de préjugés et de clichés en ce qui concerne les identités considérées comme masculine ou féminine. Ces objets culturels offrent des espaces de liberté qui permettent des re-configurations identitaires. Je travaille beaucoup sur la littérature de fantasy -Tolkien et consorts. Le statut culte et l'aspect fan de ces œuvres ont comme conséquences que les lecteurs s'approprient ce monde pour recréer leurs propres fictions -en quantité invraisemblable sur Internet. Avec mes étudiants, j'analyse l'importance de la prise de conscience du fait que les identités ne sont pas des données ni des essences. Elles sont tributaires de constructions. Il y a des agendas idéologiques et politiques, quels qu'ils soient, derrière ces constructions.»
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- Au commencement, la lecture
- Sa vocation professorale
- La construction des genres
- Les "gender studies"
- Dénoncer les modèles uniques
- L'analyse des fictions sur internet
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