Aimé Laussedat
Le 28 mars 1871, alors que la Commune est proclamée à Paris, les négociations du traité de paix définitif entre la République française et l’Empire allemand s’ouvrent à Bruxelles. Après la capitulation du gouvernement de la Défense nationale, la tâche confiée aux négociateurs français est à la hauteur de la défaite. Dès la conférence de Versailles, la Prusse n’a-t-elle pas exigé que la France vaincue renonce à tous ses droits et titres sur l’ensemble des territoires situés à l’Est de la frontière tracée par la Convention ? C’est-à-dire qu’elle abandonne l’Alsace et une partie de la Lorraine, soit près de 2 000 communes et plus d’un million et demi de compatriotes ?
Quelques jours plus tard, Aimé Laussedat (1819-1907) arrive à son tour en Belgique.
Lieutenant-colonel, cet officier a été chargé durant la guerre de la défense des places-fortes de Paris et a participé, avec ses quatre compagnies auxiliaires du génie, aux deux batailles de Buzenval. Professeur suppléant du cours de géométrie appliquée aux arts du Conservatoire, cet enseignant est connu pour sa Reconnaissance des frontières des Pyrénées occidentales (1846-1848), ses Leçons sur l’art de lever les plans (1860) ou son Mémoire sur l’emploi de la photographie dans les reconnaissances topographiques (1864). Pionner, ce scientifique a perfectionné la chambre claire de Wollaston pour les reconnaissances topographiques, développé l’iconométrie et la photogrammétrie, mis au point un théodolite photographique et un photohéliographe horizontal.
Un triple képi qui explique sans aucun doute la mission confiée à ce "savant militaire" : défendre la création d’un tracé cohérent des nouvelles frontières et résoudre les points litigieux.
À Bruxelles d’abord puis à Francfort-sur-le-Main, il fournit ainsi «chaque jour au plénipotentiaires des notes et des cartes accompagnées de légendes explicatives». Consolation dérisoire : sa ténacité et son expertise permettront de maintenir dans le giron hexagonal une quarantaine de communes.
Yvan Boude
A voir au musée des arts et métiers
Théodolite photographique, c.1896
Appareil dit "Télémétrographe" employé pour les relevés de terrain et dessin 1870-1871"
Transformateur photoplanimétrique,1903
Dans l'escalier vers l'amphi Robert Faure
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