Maï Panchal

Coordinatrice scientifique européenne de la LECMA

«Toute petite j'ai voulu soigner les gens, devenir médecin sans frontière. L'infiniment petit m'attirait, tout ce qui était cellule, molécule... Très vite il est devenu évident que j'allais faire des études scientifiques.
J'ai une thèse de biochimie en neurologie. J'ai travaillé pendant plus de douze ans sur les maladies neuro-dégénératives dont la maladie d'Alzheimer. Même si c'était un travail assez abstrait et fondamental, j'avais un but, j'essayais de poser ma pierre sur l'édifice visant à trouver une solution, un traitement. Gérer en même temps une carrière scientifique et avoir des enfants n'est pas très simple. Les jeunes chercheur-e-s vont donner beaucoup de leur temps pour avoir des résultats et en accumulant les CDD, il est difficile de trouver la place pour créer une famille. Il faudrait des postes plus stables, pour pouvoir développer une recherche de meilleure qualité, cela permettrait également de pouvoir faire des projets personnels à long terme. 
Je suis coordinatrice scientifique européenne auprès de la LECMA, la ligue européenne contre la maladie d'Alzheimer. Cette association de loi 1901 a pour mission de financer la recherche publique française et d'informer le public sur cette maladie. Je travaille en collaboration étroite avec les chercheurs et j'organise des conférences internationales.
Je gère les subventions de recherche au niveau européen, c'est par la coopération internationale que l'on peut arriver à financer les projets les plus innovants.
On a fait beaucoup de progrès ces 10 dernières années au niveau du diagnostic, on s'est rendu compte que les lésions dans le cerveau se développent 10 à 15 ans avant l'apparition des symptômes de la maladie, et qu'une fois qu'elles sont installées dans le cerveau, c'est irréversible. En décelant la maladie dans ses premiers stades, on va pouvoir, dans les années à venir, mettre en place des traitements thérapeutiques plus efficaces.»