Innovations citoyennes, solidarités et transformations sociétales : redéfinir l’émancipation face aux défis écologiques, sociaux et démocratiques

Elles incitent aussi, dans la perspective de ce que Michael Burawoy appelle une sociologie publique, à ne plus se contenter des « sciences de l’homme et de la société » mais à promouvoir des sciences sociales pour et avec la société.

Elles permettent de préciser quelles transitions s’avèrent nécessaires : elles invitent en effet à distinguer ce qui relève de l’adaptation au système existant ou de sa transformation. Elles incitent aussi, dans la perspective de ce que Michael Burawoy appelle une sociologie publique, à ne plus se contenter des « sciences de l’homme et de la société » mais à promouvoir des sciences sociales pour et avec la société.

S’inscrivant dans ce mouvement de fond et souhaitant en discuter les modalités, les journées Innovation citoyenne, solidarités et transformations sociétales – Redéfinir l’émancipation face aux défis écologiques, sociaux et démocratiques des 31 mai, 1er et 2 juin proposent trois temps complémentaires et articulés.

• La soirée du 31 mai, consacrée aux apports de l’ouverture internationale, prend appui sur des coopérations menées avec des chercheurs brésiliens. À partir d’exemples dans diverses disciplines elle met en évidence à quel point le dialogue international impulse un renouvellement théorique.
• La journée du 1^er juin détaille comment les interactions entre les réseaux du champ des arts et de la culture d’une part, les chercheurs d’autre part participent d’une réflexion collective nourrie des démarches d’économie solidaire et de droits culturels.
• La journée du 2 juin revient sur les positions exprimées dans l’ouvrage La Fabrique de l’émancipation, en particulier sur les nouveaux rapports entre sciences sociales, action et démocratie. Elle est construite autour de commentaires formulés par des auteurs ayant abordé des thématiques proches et de réactions émanant d’acteurs de mouvements sociaux, de responsables du mouvement associatif, de l’éducation populaire, de l’économie sociale et solidaire. L’accent mis sur le croisement des savoirs académiques et expérientiels appelle de nouveaux liens entre mobilisations, pouvoir d’agir et changements institutionnels. D’où la mise en place de recherches participatives et un nouveau regard porté sur l’émancipation.

PROGRAMME

31 mai - Économie solidaire, gestion sociale et participation émancipatrice - L’apport des ouvertures internationales : l’exemple du Brésil

Introduction du séminaire par Bénédicte Fauvarque-Cosson, administratrice générale du Cnam

Mot d’accueil et lancement de la discussion : Loïc Petitgirard, directeur du laboratoire HT2S-Cnam

Genauto Carvalho de França Filho, professeur de sciences de gestion à l’université fédérale de Bahia – et Philippe Eynaud, professeur de sciences de gestion à l'IAE Paris, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne : Pour une approche pluraliste de la gestion

Ana Dubeux, professeur en Sciences de l'éducation à l'université fédérale rurale de Pernambouc et Jean-Louis Laville, titulaire de la chaire Économie solidaire du Cnam  - La recherche en économie solidaire et ses exigences particulières : un dialogue nord-sud

Ariadne Scalfoni, professeure à l’université fédérale de Bahia et Jeova Silva Torres Junior, professeur à l’Université Fédérale du Cariri : Démocratie délibérative, citoyenneté et participation émancipatrice - La dimension politique de l'économie solidaire

Commentaires transversaux : Paul Cary à partir de son ouvrage Pour une sociologie enfin écologique (avec Jacques Rodriguez) – Erès et Haud Gueguen à partir de son ouvrage La perspective du possible (avec Laurent Jeanpierre) – La Découverte

1^er juin - Entre rapports de pouvoir et émancipations : repenser la complexité du monde culturel associatif

Cette journée d’étude souhaite ouvrir un espace de réflexion et de circulation des savoirs qualitatifs sur les associations culturelles employeuses et sur la diversité des enjeux qui les traversent, entendant mettre en résonance et en dialogue savoirs expérienciels et travaux de recherche.

9h-9h30 : Accueil & café

9h30-10h45 : Plénière introductive Amphi Gaston Planté

Avec : Luc de Larminat (Opale), Jean-Louis Laville (Cnam) et Cécile Offroy (Opale & Institut de recherche sur les enjeux sociaux) autour de La Fabrique de l’émancipation

11h-12h30 : Ateliers thématiques

Atelier 1 - Cultures populaires, entre quête de reconnaissance et horizon d’émancipation

• Avec : Marie Ducellier (Laboratoire d’anthropologie du contemporain), Jedediah Sklower (Institut de recherche Médias, Culture, Communication et Numérique), Hélène Widmann (Haute école de musique de Lausanne).
• Discutant : Gérôme Guibert (Institut de recherche médias, culture, communication et numérique)
• Rapporteur : Pierre Gelin-Monastier (journaliste indépendant)

Atelier 2 - Des pratiques de réflexivité aux droits culturels : vers un renouvellement des professionnalités ?

• Avec : Donalie-An Tran (Peuple et Culture), Roseline Mouchel-L'abbé (Laboratoire Interdisciplinaire de Recherche en Innovations Sociétales & Confédération nationale des foyers ruraux), Damien Tassin (Trempolino)
• Discutante : Shirley Harvey (Bien commun)
• Rapporteuse : Catherine Graindorge (ministère de la Culture)

Atelier 3 - Égalité professionnelle et santé au travail dans les associations artistiques et culturelles

• Avec : Agnès Delbosc (Bifurques), Stéphanie Gembarski (Fédération des lieux de musiques actuelles), Elsa Laneyrie (Groupe de recherche en psychologie sociale), Nathalie Redant (Co-cultures), Chloé Rouger (Co-cultures)
• Discutante : Cécile Offroy (Opale & Institut de recherche sur les enjeux sociaux
• Rapporteuse : Lucile Rivera-Bailacq (Opale)

12h30-13h45 : Déjeuner Salon d’honneur

14h-16h15 : Ateliers thématiques

Atelier 4 - Par-delà la valeur marchande : l’économie solidaire, une ressource pour penser les bifurcations ?

• Avec : Patricia Coler (Union fédérale d’intervention des structures culturelles), Sarah Helly (Cie Grain de sel), Marie-Catherine Henry (Cose Comune), Béatrice Parreil (Initiative Doubs Territoire de Belfort – DLA du Doubs)
• Discutant : Laurent Fraisse (Laboratoire interdisciplinaire de sociologie économique)- Lucile Rivera Bailacq (Opale)
• Rapporteur : Luc de Larminat (Opale)

Atelier 5 - Lieux intermédiaires, des communs de proximité sur des territoires en mutation

• Avec : Laura Aufrère (Centre d’économie de l’université Paris 13 & La Main, foncièrement culturelle), Aurélie Besenval (Hybrides - Coordination régionale des lieux intermédiaires et indépendants en Bretagne), Mathilde Gouteux (Laboratoire d’économie et de sociologie du travail & Friche la Belle de mai), Philippe Henry (Université Paris 8), Jean-Marc Nguyen (Artfactories/Autresparts), Stéphane Pinard (Friche la Belle de mai)
• Discutant : Grégoire Pateau (Union fédérale d’intervention des structures culturelles)
• Rapporteuse : Marie Ducellier (Laboratoire d’anthropologie du contemporain)

Atelier 6 - Engagement et pratiques de coopération au sein des associations artistiques et culturelles employeuses

• Avec : Anne Carbonnel (Centre européen de recherche en économie financière et gestion des entreprises), Laure de Verdalle (CNRS & Laboratoire professions, institutions, temporalités), Julie Momboisse (Les 3A), Jean-François Roustan (Cie C cédille), Kenneth Quiguer (Les 3A), Sophie Rieu (Conseil en gestion d’entreprises artistiques et culturelles 69)
• Discutante : Stéphanie Maupilé (Opale)
• Rapporteur : Pierre Gelin-Monastier (journaliste indépendant)

16h30-17h15 : Synthèse des ateliers et plénière conclusive (amphi. Gaston Planté)

17h15-18h : Pot de clôture de la journée (salon d’honneur)

2 juin - Vers de nouveaux rapports entre science, action et démocratie : La Fabrique de l’émancipation

Face aux menaces qui pèsent sur la démocratie, la théorie critique (de l’école de Francfort à Bourdieu) reste indispensable pour alerter sur l’ampleur des aliénations et des dominations. Mais elle ne suffit plus. D’autres approches sont à mobiliser. Bruno Frère et Jean-Louis Laville les identifient et soulignent notamment l’apport des pragmatismes et des épistémologies du Sud. Croisant ces analyses, ils concentrent leur attention sur des combats de plus en plus présents (zapatisme, zones à défendre, mobilisation pour le climat, défense des libertés associatives, écoféminisme, ...) et des résistances encore trop souvent invisibles (circuits courts, communs, économie solidaire, …).