Géopolitique et crise humanitaire

 
Depuis plusieurs années, les affrontements entre les milices Maï-Maï et l'armée congolaise (FARDC) ont plongé le Katanga dans l’insécurité. C'est désormais l’une des provinces de la République démocratique du Congo (RDC) les plus touchées par les déplacements forcés de population. Pendant l’été 2014, les affrontements entre les Pygmées et les Bantous ont aggravé l'insécurité dans la région, provoquant de nouvelles vagues de déplacement.

Pour ces populations déplacées, tant pygmées que bantoues, la survie se conjugue au quotidien. Alors que certains d'entre eux sont accueillis dans des villages, les autres se rassemblent de sites spontanés, où ils sont livrés à eux-mêmes. Ils se retrouvent sans toit, sans accès à l’eau potable et sans nourriture, à la merci des épidémies, dans une zone difficile d’accès.

Alors que certains déplacés réussissent à se procurer de quoi se nourrir en travaillant pour des agriculteurs locaux dans leurs villages d’accueil, le manque d'argent les empêchent néanmoins de couvrir leurs besoins de première nécessité. Il est ainsi difficile pour eux d'avoir accès à l'eau potable, à du charbon de bois pour cuisiner et se chauffer, à des médicaments et des soins de santé, à un logement décent, etc.

Première urgence internationale au Katanga
 

Première urgence internationale en action

Lorsque ces conflits intercommunautaires ont éclaté, Première Urgence Internationale était déjà présente au Katanga. Elle a donc pu intervenir en urgence pour répondre aux besoins criants des nouveaux déplacés et des communautés les accueillant. C'est pour répondre à ces besoins que Première Urgence Internationale met en œuvre depuis août 2014 un projet de sécurité alimentaire et de relance économique. Ce projet a pour objectif de fournir une aide d’urgence à 6400 familles touchées par les conflits armés. Ce soutien leur permet non seulement de se nourrir chaque jour, mais aussi de reprendre leur activité agricole, afin qu'ils puissent retrouver leur autonomie.
 
Afin de répondre de façon complémentaire aux besoins identifiés sur le terrain, Première Urgence Internationale développe une approche intégrée. Ainsi, les équipes de Première Urgence Internationale apportent un soutien à la production agricole, en fournissant aux bénéficiaires des outils et des semences, tout en organisant des formations techniques. Des activités communautaires de réhabilitation des routes sont aussi mises en œuvre afin de faciliter les communications sur les axes routiers de la zone, de favoriser l’autonomie des populations locales et de renforcer la cohésion sociale. Depuis le début du projet, plus de 36000 personnes ont ainsi été soutenues par Première Urgence Internationale.
 
L’année 2015 pose de nouveaux défis. Première Urgence Internationale appuie désormais les familles déplacées dans les zones de Nyunzu et Kabalo, actuellement en proie aux violences communautaires. En effet, bien que des mouvements de retour aient été constatés ces derniers mois, les conflits ont toujours lieu au nord de la province. Des centaines de milliers de personnes sont encore exilées et craignent de rentrer chez elles.