Un nouveau livre d'Alain Mercier

"La Deuxième Fille de Cluny, grandeurs et misères de Saint-Martin-des-Champs"

Alain Mercier: La deuxièle fille de Cluny

24 octobre 2012

Alain Mercier, chargé de recherches historiques au Musée des arts et métiers, livre un texte dense, animé de quelque 350 illustrations inédites, où se déroule progressivement une histoire aux multiples facettes. Riche de surprises, de révélations, d’anecdotes qui donnent au récit la dynamique d’un roman, cet ouvrage est d’abord le fruit d’une patiente enquête historique: celle menée au cœur de milliers d’archives pour relater au plus vrai l'aventure de l'abbaye avant la création du Conservatoire
C’est au XIe siècle, aux abords de la cité parisienne et sur les ruines d’une nécropole mérovingienne, que naît Saint-Martin-des-Champs. Le riche monastère bénédictin, fondé par Henri Ier puis donné à Cluny par son fils Philippe Ier, deviendra sous la Révolution un «Conservatoire pour les arts et métiers».
Le propos s’ouvre sur l’église mérovingienne et sur les fouilles archéologiques qui en ont récemment confirmé l’existence.
Aux sources d’un grand monastère, le lecteur découvre ensuite les initiatives royales de la fondation martinienne et l’affiliation clunisienne d’une collégiale transformée en prieuré. De splendides cartulaires racontent ces épisodes primitifs.
Au XIIIe siècle, l’élan gothique entraîne la «Deuxième Fille de Cluny» dans une exubérante floraison de colonnettes et d’ogives. Cloître, nef et réfectoire rivalisent alors d’élégance et d’invention.
Mais aux XIVe et XVe siècles, réformateurs rigoureux et commendataires laxistes se succèdent au rythme capricieux de l’Histoire. Cette alternance entraîne la communauté monastique dans une succession de grandeurs et de misères. Grandeur de la spiritualité, respect de la règle bénédictine; ou au contraire misère des murs et dérive des esprits, excès du népotisme et abus des prieurs seigneurs.
Un destin aléatoire qui persiste à l’Âge classique. Quand Richelieu veut rétablir, à Saint-Martin-des-Champs, l’étroite observance qu’on y avait oubliée depuis les grandes réformes des années 1500, il se heurte de plein fouet à la résistance des «anciens», habitués à une vie paisible et à une règle très... assouplie! Il faudra plus d’un demi-siècle pour que la réforme s’installe définitivement dans le prieuré parisien. Mais au XVIIIe siècle encore, prieurs commendataires et moines s’opposeront dans d’interminables conflits, avivés par les ruineux projets d’un ambitieux renouveau architectural.
Avec la Révolution, le prieuré se vide de son inestimable patrimoine. Trois religieux irréductibles y demeurent toujours sous la Terreur. Ils paieront cette obstination de leur vie.

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